Rétrospective #27 : Les camerounais aux urnes ce Dimanche 7 Octobre
Les Camerounais étaient aux urnes, ce dimanche 7 octobre, pour élire le prochain Président de la République. La première dame américaine Melania Trump était la semaine dernière en tournée en Afrique.
Cameroun : L’ONU appelle les autorités du pays à mener « immédiatement » des enquêtes sur les assassinats commis dans les régions anglophones du Cameroun. « Les crimes commis par les deux parties doivent faire l’objet d’enquêtes appropriées et indépendantes, et les auteurs de ces crimes doivent être traduits en justice de toute urgence », a déclaré Adama Dieng, le conseiller spécial de l’ONU sur la prévention du génocide. On dénombre plus de 400 morts et des crimes atroces.
Les Camerounais étaient aux urnes, ce dimanche 7 octobre, pour élire le prochain Président de la République. Ils doivent choisir entre 9 candidats dont le Président sortant Paul Biya, 85 ans et au pouvoir depuis 35 ans, en lice pour un 7e mandat consécutif. Aucun suspense n’est attendu de ce scrutin sans aucun enjeu, si ce n’est la réélection de Biya pourtant contesté par le peuple, face à une opposition qui l’affronte en rang dispersé, même si une tentative d’une coalition électorale a été notée à la veille du scrutin. Cette élection se fera également sans les dizaines de milliers de déplacés dus aux violences dans les zones anglophones.
Mali : Une vingtaine de civils touaregs ont été tués le samedi 29 septembre à Amalaoulaou près de la frontière nigérienne. Les assaillants, à moto auraient tiré sur tous les habitants sans discernement. Une précédente tuerie le 25 septembre dans des circonstances similaires à 45 km à l’ouest de Menaka, avait fait un bilan de 27 morts. Ils sont environ 200 personnes, dont de nombreux civils, appartenant surtout aux communautés peul et touareg, à avoir péri depuis le début de l’année dans cette région où s’affrontent notamment des jihadistes et des groupes pro-gouvernementaux.
Guinée : Le pays a commémoré le mardi 2 octobre, le soixantième anniversaire de son indépendance, dans un contexte sociopolitique mouvementé. La veille, dans son traditionnel discours de circonstance à la Nation, le Président Alpha Condé a demandé « pardon pour tous les actes regrettables commis pendant ces dernières décennies ». « Il n’y a pas de dignité sans liberté; nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage», telle était la célèbre phrase prononcée le 25 août 1958 par le futur Président d’alors Ahmed Sekou Toure.
Alpha Condé a confirmé, mercredi, l’éviction du Président de la Cour constitutionnelle Kelefa Sall, par la prise d’un décret de nomination de son successeur, Mohamed Lamine Bangoura, jusqu’ici Vice-président de l’institution. L’opposition y voit des manœuvres politiciennes pour sauter le verrou de la limitation du mandat présidentiel. Lors de sa prestation de serment pour son second et dernier mandat en 2015, Sall avait mis en garde Conde contre la tentation de modifier la Constitution pour s’accrocher et apparait donc aujourd’hui comme un obstacle à ses desseins obscurs.
Afrique : La première dame américaine Melania Trump était la semaine dernière en tournée en Afrique. Ce périple a conduit la First Lady au Ghana, au Malawi, au Kenya et en Egypte. Cette visite se veut « diplomatique et humanitaire » et intervient dans un contexte de propos à polémique tenus par son époux Donald Trump sur l’Afrique et ses peuples.
Togo : L’opposition a boycotté le recensement électoral organisé dans la première zone. La Coalition des 14 partis qui incarne la contestation populaire depuis août 2017 a appelé ses militants et les populations en général à ne pas s’y associer. Ce regroupement réclame la prise de fonction effective de ses délégués à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), la recomposition des Commissions électorales locales indépendantes (CELI), des Commissions listes et cartes (CLC), l’élaboration d’un nouveau chronogramme consensuel, entre autres garanties de transparence. L’appel a été bien suivi.
L’opposant Nicodème Habia, membre de cette Coalition a arrêté sa grève de la faim observée depuis le 18 septembre pour réclamer la libération des détenus politiques et l’application sincère de la feuille de route de la CEDEAO. Son évacuation sanitaire vers le Ghana a été empêchée par deux fois consécutives par le pouvoir en place. D’abord l’avion militaire médicalisé envoyé par les autorités ghanéennes pour l’évacuer n’a pas pu, faute d’autorisation des gouvernants togolais, puis son transfert par voie terrestre le mardi 2 octobre a été aussi refusé pour la même raison. Le leader politique, très affaibli, a été admis dans une clinique de la capitale.
Ethiopie : Au moins 44 personnes ont été tuées, le week-end surpassé, au cours des affrontements interethniques dans l’ouest du pays à la frontière entre les régions Oromia et Benishangul-Gumuz. Les violences sont consécutives à la mort, le 26 septembre, de 4 dirigeants, tués par des hommes armés non identifiés en Oromia. Selon le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), ils sont plus de 70.000 habitants à fuir leur domicile en raison de ces violences.
Guinée Bissau : Une pirogue transportant des migrants clandestins a chaviré en pleine mer, lundi soir, à la hauteur de l’île de Pecisse au nord-ouest des côtes du pays. L’embarcation devrait transporter une bonne soixantaine de passagers. On ignore pour l’instant s’il y a eu des survivants. Faute de moyens matériels et financiers, le pays peine à organiser des secours en cas de naufrage.
Egypte : Abou Hamza al-Maqdessi, l’un des chefs locaux de l’Etat Islamique et 15 autres jihadistes ont été tués dans un raid aérien mené par l’armée égyptienne dans le cadre de l’opération « Sinaï 2018 ». Ce dernier, Palestinien, était chargé de la planification des attaques et de l’entraînement des combattants pour le groupe jihadiste dans la région. Ils seraient, selon les chiffres officiels, environ 300 jihadistes et une trentaine de soldats à avoir été tués depuis le lancement, le 9 février 2018, de cette vaste offensive contre les jihadistes.
Afrique du Sud : L’ancien ministre des Finances Nhlanhla Nene révèle avoir été congédié en 2015 par l’ex-Président Jacob Zuma pour avoir refusé la corruption, notamment de mettre en œuvre des décisions devant profiter à la famille Gupta, au cœur de nombreux scandales de corruption. « J’ai été remercié à cause de mon refus de m’engager sur certains projets » qui « auraient pu bénéficier à la famille Gupta et d’autres personnes alors très proches du président », a déclaré mercredi Nhlanhla Nene devant une commission chargée d’enquêter sur les affaires politico-financières qui ont précipité la démission de M. Zuma en février.
Maroc : Un naufrage d’une embarcation survenu lundi, a fait au moins 13 morts. Elle transportait des migrants clandestins estimés à une soixantaine, pour la plupart de nationalités malienne et guinéenne. D’autres sources font état d’un bilan plus lourd de 34 morts dont un bébé. Selon les chiffres rendus publics par l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM), au moins 363 migrants ont péri en 2018 en tentant de gagner l’Espagne par la mer à partir des côtes marocaines.
Gabon : Les Gabonais étaient aux urnes samedi, pour les élections législatives et municipales. Il s’agit des premières depuis les violences ayant entouré la réélection contestée d’Ali Bongo pour un second mandat en 2016 et dont Jean Ping s’est déclaré le véritable vainqueur. Ces scrutins étaient attendus depuis lors, mais ils ont été repoussés 3 fois de suite à cause des tensions et devraient connaitre un fort taux d’absentéisme. Des opposants dont le principal Jean Ping ont appelé à boycotter ces élections, tandis que d’autres ont exhorté les électeurs à un vote sanction contre le pouvoir en place et la campagne électorale était des plus calmes. Les résultats sont attendus dans les prochains jours.
Burkina Faso : Au moins 8 membres des forces de sécurité ont été tués, mercredi et jeudi, dans 2 attaques. La première s’est produite dans la nuit de mercredi à jeudi à Inata, dans le Sahel, lorsqu’un détachement de la Gendarmerie a été attaqué par un groupe de terroristes lourdement armés. Le lendemain, une mine a sauté au passage d’un véhicule militaire non loin de Gayéri dans l’Est du pays. Ces attaques interviennent quelques semaines après la mort de 3 gendarmes à Tongomael, située à une trentaine de kilomètres d’Inata. 6 autres policiers ont trouvé la mort, vendredi à Sollé dans le Nord du pays, suite à l’explosion d’une bombe artisanale. A en croire les chiffres officiels, elles sont plus de 230 personnes, civils comme militaires, à avoir été tuées dans des attentats terroristes depuis 2015.
Prix Nobel : Le Prix Nobel de la Paix a été attribué, vendredi, au médecin congolais Denis Mukwege et à la yézidie Nadia Murad, ex-esclave du groupe État islamique, « pour leurs efforts pour mettre fin à l’emploi des violences sexuelles en tant qu’arme de guerre ». Le docteur Mukwege (63 ans) est récompensé pour son travail en faveur des femmes victimes de violences sexuelles en RDC. Avec son équipe, à l’hôpital Panzi de Kinshasa, il a soigné des dizaines de milliers de femmes et enfants violés et mutilés dans les combats dans l’Est du pays. Nadia Murad, 25 ans, enlevée en 2014 par Daech, dans son village de Kocho, dans le Nord-Est de l’Irak, violée, torturée et échangée entre combattants, avait pu s’échapper et depuis, se bat pour que les persécutions à l’encontre des yézidis soient reconnues comme génocide.
RDC : Koffi Olomide s’est insurgé contre la « machine à voter » objet de toutes les polémiques que la Commission électorale tient à faire utiliser lors de la présidentielle du 23 décembre prochain. « J’ai sillonné l’Europe, le monde, mais je n’ai jamais entendu parler de cet outil des élections. Je ne connais pas cette machine à voter. Pourquoi voulez-vous être pionnier en expérimentant une chose qui peut rendre la tâche difficile au pays ? », a-t-il pesté sur une chaîne de la place. Une sortie qui lui vaut la furie du régime en place et ses partisans.
Au moins 53 personnes ont trouvé la mort et une centaine d’autres ont été brûlées, dans un accident sur une route à Mbuba à 120 km de Kinshasa la capitale. L’accident est consécutif à la collision d’un camion citerne et d’un véhicule de passagers, ce qui a engendré un feu gigantesque.
Etienne KOSTINO
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