L’Assemblée nationale sénégalaise a récemment adopté, par 126 voix pour, une révision de la loi d’amnistie initialement votée sous le mandat de l’ancien président Macky Sall. Ce texte, qui concerne les violences politiques meurtrières s’étant déroulées entre 2021 et 2024, a pour objectif de clarifier les infractions couvertes par l’amnistie, en excluant notamment les crimes de torture, d’assassinat et de meurtre.
Adoptée après une journée de débats houleux, la révision de cette loi a mis en exergue les profondes divisions au sein de la société sénégalaise sur la manière d’aborder et de juger équitablement cette période tumultueuse. Selon RFI Afrique, l’adoption de la loi a été précédée de discussions marathons qui ont ravivé les tensions entourant les manifestations de l’opposition et leur répression, ayant causé au moins 65 décès.
La mesure vise à « lever toutes les équivoques et controverses sur les catégories d’infractions couvertes par la loi d’amnistie », comme le rapporte Le Monde Afrique. Cependant, cette initiative a suscité de vives critiques de la part de l’opposition et de la société civile, qui y voient une justice à deux vitesses, potentiellement favorable aux partisans du Pastef, le parti au pouvoir actuellement, comme le souligne France24 Afrique.
La révision marque un pas vers une plus grande justice, visant à exclure les crimes les plus graves de l’oubli légal. Selon Africanews, elle est perçue comme une tentative d’apaisement après des années de tensions politiques exacerbées par une présidentielle particulièrement tendue en 2024.
En dépit des intentions affichées, la révision de la loi d’amnistie laisse planer de nombreuses interrogations sur la réconciliation nationale et la capacité du Sénégal à tourner la page de ces années de violences politiques. Les implications de cette mesure seront scrutées de près, alors que le pays s’efforce de renforcer son cadre démocratique et de garantir une justice équitable pour tous.