Rétrospective #11 : Second tour des présidentielles attendu en Sierra Leone – l’Australie à la rescousse des fermiers blancs en Afrique du Sud
Cette semaine dans l’actualité africaine Julius Maada Bio est au coude à coude avec Samura Kamara, le second tour des présidentielles en Sierra Leone est attendu le 27 Mars. Pendant ce temps l’Australie veut accueillir les fermiers blanc “persécutés” en Afrique du Sud.
Rex Tillerson a écourté sa visite sur le continent. Alors qu’il devrait effectuer une tournée d’une semaine, le Secrétaire d’Etat américain est rentré à Washington un jour plus tôt, « en raison des exigences du travail ». C’est ce qu’a indiqué lundi 12 mars à la presse le Sous-secrétaire d’Etat à la diplomatie et aux affaires publiques au Département d’Etat, Steve Goldstein. Néanmoins l’officiel américain a parcouru tous les cinq (05) pays retenus : l’Ethiopie, Djibouti, le Kenya, le Tchad et le Nigeria. A ces deux derniers pays, il a promis le soutien des Etats-Unis pour la lutte contre le djihadisme.
Sierra Leone : Il y aura un second tour de l’élection présidentielle le 27 mars prochain. Julius Maada Bio, le principal candidat de l’opposition a obtenu 1.097.482 voix, soit 43,3% des 2.537.122 votes valides, selon les résultats complets publiés dans la soirée de mercredi par la Commission électorale. Il devance de près de 15.000 voix Samura Kamara, le candidat de l’APC, le parti au pouvoir, qui obtient 1.082.748 voix, soit 42,7%. Selon la loi électorale, il faut 55 % des voix pour être élu.
Niger : Les citoyens manifestent depuis plusieurs mois contre la loi de finance 2018 jugée antisociale. Ils étaient encore des milliers à manifester le dimanche 11 mars à Niamey. « A bas la loi de finances injuste ! », « Vive la société civile », « La lutte continue », ont scandé les manifestants. Les protestataires reprochent au gouvernement d’avoir créé de nouvelles taxes et de nouveaux impôts qui vont « presser le peuple » et surtout d’avoir « accordé des cadeaux fiscaux d’une vingtaine de milliards de francs CFA » aux compagnies de téléphonie.
Burundi : Pierre Nkurunziza a été élevé au rang de « Guide suprême éternel » du CNDD-FDD, le parti au pouvoir. La décision a été prise à l’issue d’une rencontre entre les hauts dirigeants du parti, réunis vendredi et samedi à Buye (nord), région natale du Président de la République. « Son Excellence le président Pierre Nkurunziza est le Guide suprême de notre parti. C’est notre aîné, c’est notre père, notre conseiller, personne ne peut se comparer à lui au sein du CNDD-FDD », a annoncé le Secrétaire Général, le Général Evariste Ndayishimiye. L’opposition y voit une dérive à la Kim Il Sung (Corée du Nord, Ndlr), un « projet de règne à vie de Nkurunziza » ou « un culte de la personnalité autour de sa majesté le roi Nkurunziza 1er ».
740 prisonniers majoritairement politiques ont été libérés, vendredi, par grâce présidentielle. Ces détenus, qui purgeaient leur peine dans la prison de Mpimba à Bujumbura, ont été libérés au cours d’une cérémonie présidée par la ministre de la Justice, Aimée-Laurentine Kanyana. Sur les 740 prisonniers élargis, 450 avaient été « condamnés pour participation au mouvement insurrectionnel de 2015 », celui de contestation du troisième mandat controversé du Président Pierre Nkurunziza.
Mali : Aliou Boubacar Diallo s’est déclaré candidat à la présidentielle du 29 juillet prochain. Il s’agit d’un richissime homme d’affaires malien, qui avait apporté son soutien au Président Ibrahim Boubakar Keita lors de son élection en 2013 ; mais les deux hommes se sont brouillés depuis. Aliou Boubacar Diallo se dit «candidat pour construire un Mali meilleur » et incarner le leadership idoine. 4 candidatures s’étaient déjà déclarées : Kalifa Sanogo, le maire de Sikasso (sud) ; l’ancien ministre et militaire Moussa Sinko Coulibaly ; Modibo Koné, un ancien de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) ; et Hamadoun Touré, ex-chef de l’Union internationale des télécommunications (UIT). Quant au Président en exercice IBK, il n’a pas encore officialisé ses intentions de se représenter ou non.
Nigeria : Une épidémie « sans précédent » de fièvre de Lassa sévit dans le pays. Cette année 2018, plus de 150 personnes ont déjà été admises à l’Institut spécialisé sur la fièvre de Lassa d’Irrua, dans le sud du Nigeria, après avoir contracté cette fièvre hémorragique proche d’Ebola. Contre une moyenne de quelques dizaines de patients tous les ans. Et le virus a déjà fait 110 morts, sur 353 cas confirmés, contre 143 sur l’ensemble de 2017.
Côte d’Ivoire : L’opposition demande la suspension des élections sénatoriales prévues le 24 mars prochain, jugeant leur tenue « anticonstitutionnelle » et source de « tensions sociales ». « En programmant ces sénatoriales, le gouvernement a violé la Constitution et nous lui demandons de faire marche arrière », a déclaré Pascal Affi N’Guessan, Président du Front populaire ivoirien (FPI, opposition) et chef de file de l’opposition ivoirienne. Il affirme avoir engagé une action auprès de la Cour suprême pour lui demander de suspendre leur tenue « parce qu’elles sont organisées par la commission électorale, une institution déclarée illégale par la Cour africaine des droits de l’Homme ».
Ile Maurice : La Présidente Ameenah Gurib-Fakim a fini par rendre le tablier, le samedi 17 mars, pour « l’intérêt supérieur de la Nation ». Elle a rendu sa démission au Président du Parlement, a déclaré à la presse son avocat Yousuf Mohamed. Par voie de conséquence, elle devra quitter ses fonctions le vendredi 23 mars prochain. Et pourtant 72 heures plus tôt, la Présidente accusée d’avoir utilisé à des fins personnelles une carte bancaire destinée à faire la promotion d’un programme de bourses pour les étudiants démunis, avait renoncé à démissionner, comme l’avait annoncé son Premier ministre Pravind Jugnauth le 9 mars. « N’ayant rien à se reprocher et pouvant apporter des preuves corroborantes, son Excellence Mme Ameenah Gurib-Fakim rejette toute perspective de démission », avait contre-attaqué, mercredi 14 mars, la présidence mauricienne dans un communiqué qui a également fait savoir qu’elle était « prête à intenter une action en justice pour se défendre contre les accusations calomnieuses qui la visent ».
Sénégal : 8 personnes ont péri, mercredi, dans le crash d’un hélicoptère de l’armée. L’accident s’est produit dans la nuit près de Missirah, dans la région de Fatick, au sud-ouest de Dakar. L’appareil de type Mi-17, immatriculé 6WHTA, ralliait Ziguinchor, dans le cadre d’une mission sociale. On signale aussi 14 blessés dont 3 grièvement.
La Cour d’Appel de Paris a rejeté, ce même jour, l’appel de l’Etat du Sénégal invitant la justice française à saisir les biens de Karim Wade et de Bibo Bourgi. En première instance, le Tribunal correctionnel de Paris avait refusé, le 26 septembre 2016, d’exécuter la confiscation de ces biens demandée par Dakar au motif que l’infraction d’enrichissement illicite n’est pas reconnue par le droit français. La Cour d’Appel de Paris a donc confirmé ce premier jugement.
Tchad : Le gouvernement et les syndicats à l’origine d’un vaste mouvement de grève dans le secteur public depuis janvier sont parvenus, mercredi, à un accord. Le compromis annonce « la suspension de la grève générale et la reprise du travail après le paiement effectif de tous les agents de l’Etat » et « la poursuite du dialogue entre les deux parties en vue d’instaurer un climat social apaisé dans le pays ». Moucktar Mahamat Ali, le ministre de la Fonction publique a rassuré les travailleurs de « l’application intégrale de l’accord ». Au lendemain du compromis, les syndicats ont appelé à la suspension du mouvement.
Afrique du Sud : L’Australie veut offrir des visas humanitaires ou de réfugié aux fermiers blancs d’Afrique du Sud « persécutés ». L’annonce a été faite par le ministre australien de l’Intérieur chargé des questions d’immigration, Peter Dutton. La mesure vise à les aider à fuir les « conditions atroces » dans lesquelles ils se trouvent en Afrique du Sud et gagner un « pays civilisé » comme l’Australie. La proposition a suscité l’indignation de Pretoria.
L’ancien Président Jacob Zuma sera poursuivi pour fraude et corruption dans une affaire de contrat d’armement avec des industriels étrangers. « Il y a des perspectives raisonnables de penser que les poursuites judiciaires contre M. Zuma aboutiront », a déclaré le Procureur Général Shaun Abrahams, dans un point de presse à Pretoria. Zuma, alors Vice-président, est soupçonné d’avoir touché des pots-de-vin pour un contrat d’armement de 4,2 milliards d’euros signé en 1999 par l’Afrique du Sud avec plusieurs entreprises étrangères, dont la Française Thalès.
Zimbabwe : Quatre mois après sa chute le 21 novembre 2017, Robert Mugabe est sorti du silence. « Mnangagwa est dans l’illégalité », a déclaré jeudi depuis sa résidence privée à Harare l’ancien Président à la chaine sud-africaine SABC, et d’appeler au retour de l’ordre constitutionnel. Il se présente en victime d’un coup d’Etat qu’il qualifie de « honte à effacer ». Pour des analystes, cette sortie vise à «saper la légitimité du gouvernement d’Emmerson Mnangagwa». « La nation a tourné la page (Mugabe, Ndlr). Nous devons continuer à nous concentrer sur la préparation d’élections libres, honnêtes et crédibles en 2018 », lui a répondu ce dernier.
Rwanda : Guillaume Ancel, un ex-officier français pointe le rôle de la France dans le génocide rwandais en 1994. Il fait des révélations, fruits de ce qu’il a vu, vécu et sait sur le génocide rwandais, dans un livre intitulé « Rwanda, la fin du silence », sorti le vendredi 16 mars. A l’en croire, l’Opération Turquoise n’était en réalité qu’un « soutien (au régime génocidaire, Ndlr) notamment sous la forme de distribution d’armes, y compris jusque dans des camps de réfugiés au Zaïre voisin, l’actuelle République démocratique du Congo». « Ce que la France a fait est inacceptable », a déclaré l’ancien officier reconverti en homme d’affaires depuis 2005.
Kenya : 15 morts, c’est le triste bilan des inondations causées par des pluies diluviennes les 15 et 16 mars. Ces violentes pluies et la crue des rivières ont balayé les zones rurales et urbaines. Même les riches quartiers de la capitale Nairobi n’ont pas été épargnés, avec de nombreux véhicules engloutis dans les eaux.
Etienne KOSTINO
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