Rétrospective #12 – Création de la zone de libre-échange continentale (ZLEC) – Manifestations en Tunisie
Cette semaine dans l’actualité africaine, un traité de création d’une zone de libre échange a été signé au Nigéria. En Tunisie des manifestations ont été le théâtre d’affrontements dans le bassin minier de Gafsa.
Un traité de création de la Zone de libre-échange continentale (ZLEC) a été signé mercredi, à Kigali au Rwanda, par les différents pays de l’Afrique. Seule fausse note, certains pays ont boycotté la cérémonie. Parmi eux, le géant de l’Afrique de l’ouest et 2e plus grosse économie du continent, le Nigeria. Cette Zone de libre-échange continentale se veut un vaste marché à l’échelle continentale.
Tunisie : Le bassin minier de Gafsa, notamment Mdhilla a été le théâtre, le samedi 17 mars, d’affrontements entre la Police et des manifestants. Le mouvement fait suite à un conseil ministériel tenu la veille et dont les annonces ont été jugées insuffisantes. « Travail, liberté, dignité nationale », ont scandé les manifestants qui exigeaient aussi qu’un quota des revenus du phosphate produit dans la région soit affecté à son développement. La gestion du minerai a toujours opposé les populations locales aux gouvernants.
Deux jihadistes présumés ont été tués lundi dans la région de Ben Guerdane, dans des affrontements avec les forces de l’ordre. Les deux hommes portaient des ceintures explosives. En lien avec le groupe Jund al-Khilafa se revendiquant de l’organisation de l’Etat islamique, ils étaient activement recherchés par les autorités.
Zimbabwe : Le Président Emmerson Mangangwa annonce des élections générales en juillet prochain. Ces élections comprennent la présidentielle et les législatives, seront les premières de l’après-Mugabe et un test majeur pour le pays. D’après la Commission électorale, 5,3 millions d’électeurs se sont déjà inscrits sur les listes. Mangangwa investi candidat du Zanu-PF pour la présidentielle sera aux prises avec le jeune Nelson Chamisa du Mouvement pour le Changement démocratique (MDC) de feu Morgan Tsvangirai.
Le Chef de l’Etat a accordé une amnistie à 3000 prisonniers. « […] Cela facilitera la décongestion de nos prisons », a indiqué l’administration pénitentiaire dans un communiqué rendu public jeudi. Sont concernés par cette mesure la totalité des détenues femmes – à l’exception de celles condamnées à la prison à perpétuité –, les détenus handicapés et mineurs qui purgent des peines de moins de trois ans et en ont déjà accompli le quart et les prisonniers malades et âgés de plus de 60 ans qui ont déjà accompli un tiers de leur peine.
Mali : Plusieurs écoles sont toujours fermées dans le nord du pays, notamment dans des communes de la région de Gao. En cause, l’insécurité due aux mouvements jihadistes. Les chiffres évoquent 140 écoles toujours fermées sur 576 possibles et la région de Ménaka vient en tête avec 61 écoles fermées sur 81 possibles. Mais il n’y a pas que l’insécurité qui en soit la cause ; il y aussi le manque d’eau et de cantine scolaire.
Madagascar : 20 morts et 19 000 sinistrés, c’est le bilan de la tempête tropicale Eliakim qui a frappé la semaine surpassée le nord-est de l’ile. La tempête a également fait près de 9.000 déplacés et plusieurs routes nationales ont été coupées par les pluies. Après avoir touché la péninsule de Masoala (nord-est), elle s’est ensuite déplacée vers le sud le long des côtes malgaches. Madagascar est la cible régulière des cyclones et autres tempêtes tropicales. En janvier, le cyclone Ava avait fait 51 morts et 22 disparus, tandis qu’Enawo avait fait au moins 78 morts en mars 2017.
Libye : Saif al-Islam Kadhafi, le fils de l’ex-Guide libyen veut se présenter à l’élection présidentielle. Il a annoncé sa candidature, lundi 19 mars dernier à Tunis, par l’intermédiaire de l’un de ses représentants, Ayman Bouras. Depuis la Tunisie, le fils de Mouammar Kadhafi a toujours exprimé son envie de revenir dans son pays et le reconstruire avec les pays voisins.
L’ancien Président français Nicolas Sarkozy est éclaboussé par l’affaire du financement de sa campagne en 2007 par Muammar Kadhafi. Placé en garde à vue en début de semaine passée, il a été finalement libéré. Sarkozy a beau nier avoir bénéficié de ce soutien de l’ancien dictateur libyen ; mais les témoignages à charge continuent. Moftah Missouri, ex-interprète de Kadhafi, a fait le grand déballage de l’historique des liens entre l’ex-président libyen et son homologue français d’alors, révélé un financement de 50 millions d’euros…
Afrique du Sud : Cyril Ramaphosa a suspendu avec effet immédiat le patron du fisc, Tom Moyane, afin de « restaurer au plus vite la crédibilité » de l’institution . « Les récents développements au fisc sud-africain sous votre direction ont résulté dans la détérioration de la confiance du public dans l’institution et dans la mise en danger des finances publiques », lui a écrit le Président de la République, dans une lettre à lui adressée et rendue publique lundi soir. « Dans l’intérêt du pays et de l‘économie, on ne peut pas laisser la situation se détériorer ainsi », a ajouté Cyril Ramaphosa qui s’est fixé pour priorité de relancer l’économie et de lutter contre la corruption.
Nigeria : Les lycéennes enlevées le 19 février dernier par Boko Haram à Dapchi dans le nord du pays ont été relâchées, dans la nuit de mardi à mercredi. Ces libérations sont le fruit de négociations entre le gouvernement fédéral et les ravisseurs. Au nombre de 104, elles ont été reçues, vendredi, par le Président de la République Muhammadu Buhari. Occasion pour lui d’appeler les parents des filles kidnappées en 2014 à Chibok (nord-est) et dont une centaine est toujours aux mains de la secte islamiste, de garder espoir. Seule ombre au tableau de la libération des filles de Dapchi, l’une d’entre elles, Leah Sharibu, est gardée par les kidnappeurs pour avoir refusé d’abandonner sa foi chrétienne et se convertir à l’islam.
Togo : Le dialogue politique a repris, vendredi en présence du Facilitateur ghanéen Nana Akufo-Addo, après un mois d’interruption. Mais les discussions ont été une fois de plus suspendues à cause d’un blocage. Des avancées ont été obtenues, le pouvoir a consenti l’arrêt du processus électoral réclamé par l’opposition et est prêt à céder au retour de la Constitution de 1992 ; mais à une condition : l’acceptation de la candidature du Chef de l’Etat Faure Gnassingbé, pour un 4e mandat en 2020. Ce que n’a pas voulu entendre de cette oreille la Coalition de l’opposition. Les deux parties devront se retrouver à une date ultérieure.
— Etienne Kostino
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