Rétrospective #20 : La nouvelle constitution controversée du Burundi est passée aux urnes – Au Maroc une cellule terroriste démantelée
Cette semaine dans l’actualité africaine, la nouvelle constitution de Pierre Nkurunziza au Burundi a obtenu 85% de votes favorables. Au Maroc, une cellule terroriste liée à l’Etat islamique a été démantelée à Rabat, 4 suspects ont été arrêtés.
Maroc : Le pouvoir de Rabat a annoncé lundi, le démantèlement d’une cellule de 4 membres liés au groupe jihadiste Etat islamique (EI). Les suspects, âgés de 20 à 27 ans, sont accusés de « propagande » et « d’incitation à mener des opérations terroristes dans le royaume », a indiqué le ministère de l’Intérieur dans un communiqué. Lors de l’opération menée dans les villes de Casablanca (ouest), Kénitra (ouest), Fès (centre) et à Midar (nord), des « équipements électroniques, un uniforme militaire et des livres faisant l’apologie de la pensée extrémiste » ont été saisis.
Côte d’Ivoire : La 3e force politique du pays, l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI) rejoint le parti unifié, la grande coalition souhaitée par le pouvoir en vue de l’élection présidentielle de 2020. Lors de son congrès organisé le samedi 12 mai à la Fondation Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro, le parti a adoubé le projet. Son président Mabri Toikeuse confirme néanmoins sa candidature pour 2020.
Congo : Le Général Jean Marie-Michel Mokoko, condamné à 20 de réclusion criminelle par la Cour criminelle de Brazzaville pour atteinte à la sûreté de l’Etat, entend saisir les juridictions internationales, après épuisement des voies de recours sur le plan national. Mais pour l’instant, il a introduit un recours à la Cour suprême par le biais de son avocat, Maître Éric Yvon Ibouanga, et requiert l’annulation pure et simple du verdict.
Après Mokoko, c’est au tour du Général Norbert Dabira, un autre ex-proche du Président Dénis Sassou Nguesso, d’être traîné devant la justice. Il était à la barre, mardi 15 mai 2018, pour répondre des mêmes griefs d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat. Son sort a été scellé samedi, la Cour criminelle l’a condamné à cinq ans d’emprisonnement ferme assorti de l’interdiction d’exercer les droits civiques et civils. Jean-Martin Mbemba et André Okombi Salissa, détenus pour les mêmes motifs, devraient aussi comparaître. « Le rouleau compresseur du dictateur Sassou est impitoyable », titre un éditorialiste burkinabé.
Cameroun : Le gouvernement a réceptionné deux avions américains, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Dotés de caméra haute définition, ces deux aéronefs sont destinés à la surveillance et à la détection d’éventuels mouvements des militants de Boko Haram. Washington a pris soin de préciser que les engins offerts ne doivent « exclusivement » survoler que les zones menacées par la secte islamiste, notamment dans l’extrême nord du pays. Une façon de mettre la pression sur le régime de Yaoundé afin que ces avions ne soient pas utilisés pour réprimer les populations, dans le cadre de la crise politique.
RDC : Joseph Kabila a procédé à la nomination d’un proche, Norbert Nkulu Kilombo, à la Cour constitutionnelle chargée de trancher les litiges de l’élection présidentielle du 23 décembre prochain. L’opposition y voit une manœuvre du Président sortant pour faire valider sa candidature à ce scrutin auquel il ne devrait normalement pas postuler. Le nouvel élu est décrit comme appartenant à l’aile dure du parti au pouvoir.
Les autorités ont annoncé, mercredi, un premier cas de virus Ebola détecté à Mbandaka (nord-ouest), une ville comptant plus d’un million d’habitants. L’OMS a sonné l’alerte et relevé que le risque pour la santé publique passe de « modéré » à « très élevé ». Elles seraient plus de 300 personnes ayant été en contact direct ou indirect avec les personnes contaminées. 3 nouveaux cas ont été détectés jeudi dans la même ville, de même que 4 nouveaux à Iboko, un village de la région de Bikoro, portant à 43 le nombre de personnes présentant des symptômes de la maladie. L’épidémie en cours, la 9e depuis l’apparition dans les années 1970 du virus près de la rivière Ebola dans le nord du pays, a fait jusqu’à présent 23 morts, dans des zones isolées.
Sénégal : La mort d’un étudiant, mardi 15 mai dernier sur le campus de l’Université Gaston-Berger de Saint-Louis (UGB), a entrainé de violents heurts entre étudiants et policiers. L’étudiant serait décédé suite à un tir par balle de la Police. La colère s’est rapidement propagée aux autres universités du pays, notamment à Bambey et Ziguinchor. Les affrontements ont été plus intenses à Dakar. Le Président Macky Sall a promis « de faire toute la lumière et de situer les responsabilités » dans ce drame. Une information judiciaire a été ouverte par le Procureur de la République.
Gambie : Yahya Jammeh est rattrapé par une affaire d’exécution sommaire, en juillet 2005, de plus de 50 migrants ghanéens et d’autres pays d’Afrique de l’ouest, par un escadron de la mort qu’il contrôlait. Un rapport conjoint de la CEDEAO et de l’ONU jamais rendu public, avait tenté de disculper son régime, mais l’affaire est remise au goût du jour par deux ONG internationales de défense des droits de l’Homme, Human Rights Watch (HRW) et TRIAL International qui ont eu les témoignages de l’unique survivant. « Le moment est maintenant venu de rendre justice aux victimes et à leurs familles », a déclaré Bénédict De Moerloose de TRIAL International. L’ouverture d’une enquête par le Ghana pourrait déboucher sur une demande d’extradition de l’ancien dictateur.
Nigeria : Au moins 120 personnes ont été kidnappées à Birnin Gwari, dans l‘Etat de Kaduna au nord du pays. Ces enlèvements de masse se sont produits entre vendredi 11 et mardi 15 mai sur la route Birnin Gwari-Kaduna. L’objectif des ravisseurs, c’est de gagner de l’argent sur le dos de leurs victimes et rançonner leurs proches.
Centrafrique : Des hommes armés « présumés affiliés » au groupe armé Union pour la paix en Centrafrique (UPC), ont attaqué lundi soir et mardi matin la Gendarmerie de Bambari, le Commissariat, ainsi que la base de la Minusca dans la ville. 8 personnes ont perdu la vie durant les combats.
Cameroun : Les évêques ont lancé mercredi, « un cri de détresse au nom de Dieu le Tout-puissant » face à la détérioration de la situation sécuritaire dans les régions anglophones. «Cessons toute forme de violence et arrêtons de nous entretuer », ont-ils lancé, appelant à prendre « le chemin du dialogue, de la réconciliation, de la justice et de la paix », à « une médiation (…) pour une sortie de crise » et soulignant la nécessité d’éviter « une guerre civile inutile et sans fondement ».
Burundi : Les Burundais étaient aux urnes jeudi pour le référendum. Ce scrutin s’est déroulé sous un déploiement sécuritaire spécial et sans aucune mission d’observation. Le « oui » obtiendrait environ 85 % des suffrages sur les résultats de 17 sur 18 provinces et est parti pour l’emporter. Du coup, la nouvelle Constitution taillée par Pierre Nkurunziza serait adoptée et lui permettrait de rester au pouvoir jusqu’en 2034. L’opposition annonce déjà qu’elle ne reconnaîtra pas les résultats.
Burkina-Ghana-Bénin-Togo : Plus de 200 personnes, dont certaines soupçonnées de terrorisme, ont été arrêtées lors d’une opération de sécurité conjointe entre le Burkina, le Bénin, le Ghana et le Togo. Baptisée « Koudalgou » et visant à « lutter contre le banditisme et la criminalité transfrontalière », l’opération s’est déroulée du 15 au 18 mai à travers les quatre pays et a permis d’interpeller 52 individus au Burkina Faso, 42 au Bénin, 95 au Togo et 13 au Ghana, de même que des explosifs et des produits de contrebande.
Etienne KOSTINO
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